Etudiants de Louvain-La-Neuve et Woluwé-Saint-Lambert : prudence !
Jouissant d'une écoute attentive, dans les années 1960-1970, les enseignants du secondaire transmettaient leur savoir aux élèves dans une ambiance plutôt agréable et les échecs scolaires étaient assez rares. Tout n'était pas parfait, mais l'enseignement était adapté aux besoins de l'époque et l'école était un lieu de vie. Ensuite, nous avons adopté l'enseignement rénové engendrant beaucoup de jeunes trop impertinents, narcissiques, incrédules, indolents, voire fantasques qui, la plupart du temps, s'ennuient à mourir en classes.
Où sont les réelles responsabilités, car l'enseignement « rénové » n'est sans doute pas l'unique fautif ?
Au lieu d'apporter des améliorations, on a rejeté ce qui fonctionnait bien autrefois dans l'éducation et laissé tomber en désuétude l'autorité à l'école, la saine et bonne morale comme l'instruction intransigeante du respect. Dans les années 1960, les étudiants ne semblaient pas pâtir des méthodes traditionnelles et ils savaient profiter pleinement de leurs jeunes années tout en bloquant, en faisant de nombreux devoirs le soir et, de surcroît, en fréquentant les cours le samedi matin. L'évolution des mentalités a apporté tant de valeurs positives que de la médiocrité, mais le bon sens aurait dû mieux faire la part des choses.
Condamnons les revendications de certains parents exigeant la suppression ou la réduction des devoirs à domicile pour alléger la vie des enfants rois ou pour profiter égoïstement de leurs loisirs personnels. Déplorons aussi la recrudescence de divorces "faciles" (pour raisons égocentriques ou capricieuses), de ménages mal recomposés et d'isolés assumant seuls l'éducation de leur progéniture. Tous ces facteurs influent sur le comportement et l'équilibre de nos chérubins qui ont besoin d'une prise en main correcte dès le niveau primaire et d'une consolidation des bases élémentaires avec des programmes scolaires bien adaptés.
Les vendeurs d'illusions, les publicités mensongères, les prédateurs de tous poils, l'abandon progressif des principes moraux pour de soi-disant idées novatrices séduisantes et destructrices sont autant de causes qui expliquent aussi de piteux bilans. La société capitaliste déprimée est maintenue dans l'état avec un tel brio pour que règnent, semble-t-il à tout jamais, la surconsommation et le rêve du bien-être rapide et facile. Évidemment, force est de constater que, nous ne récoltons que de l'amertume, du stress, des suicides de jeunes et d'adultes en croissance constante. Le décrochage scolaire, l'échec, l'absentéisme, l'insatisfaction, l'ennui, la drogue ou la violence ont pris place peu à peu dans les écoles et dans la société. Heureusement, le tableau dressé n'est certes pas aussi noir à tous les coups; des personnalités cultivées et douées de raison émergent du marasme généralisé. L'espoir fait vivre, mais que de laissés pour compte sont livrés en pâture !
Certains parents ne savent plus ou pas s'investir intelligemment dans l'éducation de leur progéniture par manque de temps ou trop de loisirs qu'ils s'offrent ou imposent à leurs gosses. Divertissements, sports, gym, cours de danse, de musique ... compliquent la vie familiale. Confrontés à leurs enfants qu'ils jugent parfois trop turbulents, inattentifs ou déconcentrés à l'école, ils optent par ignorance ou inconscience pour des parades dangereuses. Avec la collaboration de leur médecin, ils droguent leurs gosses à la Rilatine-Ritalin pour en faire de supposés êtres parfaits, de petits génies en quelque sorte. Tout en garantissant la tranquillité des parents, ce médicament rendrait le jeune placide, efficace dans ses études et rentable pour la société.
Rilatine, Ritalin, Ritaline (selon les langues)
Délivrée en pharmacie comme stupéfiant, la Rilatine-Ritalin-Ritaline (méthylphénidate) est un traitement psychostimulant, un stimulant cérébral parent des amphétamines. Il est normalement prescrit aux enfants diagnostiqués TDAH - trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité.
Vous aurez compris qu'il s'agit uniquement de soigner une maladie grave ...
Hé bien vous avez tort !
La Rilatine ou Ritalin est devenue « la » solution miracle pour certains parents lorsque les résultats scolaires des gosses sont médiocres, les rejetons sont trop rêveurs, joueurs, distraits, absents ..., même si diverses causes peuvent expliquer la source du "problème" : mauvais profs, matières enseignées peu intéressantes, dyslexie, malaises consécutifs au divorce des parents, inadaptation au ménage reconstitué, brimades, rackets à l'école ou tout simplement, le désir naturel pour le jeune de croquer la vie à pleines dents.
Le concept de maladie et de traitement permettent d'appréhender sans coup férir et sans reproches les difficultés.
Pour faire bref procès, quand les résultats scolaires sont jugés insatisfaisants, ces chérubins sont soignés à la Rilatine-Ritalin, dès le plus jeune âge et "tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles" (Leibnitz).
Selon Stéphane Engelbeen, le médicament est de plus en plus prescrit parce que nous voulons mieux cadrer nos enfants et faire d'eux des moutons. Le docteur Marie-Cécile Nassogne, chef du service de neurologie pédiatrique des cliniques Saint-Luc UCL-WSL, ajoute : "un enfant qui bouge beaucoup ou qui ne suit pas à l'école n'est pas d'emblée un enfant qui présente des troubles de l'attention - TDAH".
Les psychiatres sont censés faire des analyses, des examens sérieux et approfondis pour voir si l'enfant a réellement besoin d'être traité avec ce médicament, mais il faut déplorer que des médecins généralistes entrent trop vite dans la danse infernale de la prescription de Rilatine-Ritalin. À regret, le monde médical n'est plus uniquement mû par une noble vocation, mais il est aussi avide d'argent facile ; le même scénario s'observe pour les cliniques et les laboratoires pharmaceutiques ... qui n'ont que trop souvent la rentabilité économique comme objectif principal.
Les délégués médicaux visitent régulièrement les médecins pour promouvoir l'usage de médicaments en leur proposant des récompenses diverses, des congrès ou séminaires durant les week-ends dans de superbes palaces aux quatre coins de la planète. Bon nombre de ces colloques constituent des avantages en nature offerts aux docteurs dans des buts nettement moins nobles que la science. Les délégués des laboratoires Novartis (fabricant la Rilatine-Ritalin) semblent avoir bien réussi leurs contacts publicitaires auprès de certains praticiens.
Prise en charge par la mutuelle, la boîte de Rilatine-Ritalin ne coûte que +/- 2 euros au patient, mais un total de plus de 5.000.000 d'euros l'an à la sécurité sociale et, finalement, aux citoyens qui acquittent le poids financier de ces abus de prescriptions. En réalité, nous droguons légalement des jeunes Belges. Informés, avertis et concernés, qu'attendons-nous pour réagir en tant que contribuables offusqués ou tout simplement par esprit civique et moral afin de protéger ces enfants ?
En Belgique, le nombre de drogués à la Rilatine-Ritalin est passé de 6.000 en 2004 à plus de 32.000 à ce jour. Il va de soi que ces chiffres ne correspondent pas à une augmentation réelle d'enfants souffrant de TDAH. Cette situation inquiète au plus haut point les spécialistes ainsi que l'INAMI qui a vu évoluer les demandes des remboursements de 1.300.000 euros en 2005 à plus de 5.000.000 d'euros en 2010. C'est un traitement cher, à risques et qui ne traite pas le fond du problème, dénonce Dimitri Sanchez, psychothérapeute spécialisé dans le domaine de l'Aide à la jeunesse.
Ailleurs dans le monde, le constat n'est pas meilleur. Au Mexique, le bilan est bien plus grave, car le personnel enseignant est autorisé à prescrire cette pilule miracle aux élèves jugés turbulents. Fort heureusement, en Belgique, nous n'en sommes pas encore là, mais le danger est bien présent, puisque le corps médical belge prescrit de plus en plus de Rilatine-Ritalin avec légèreté. De nombreux psychothérapeutes et médecins consciencieux s'insurgent et font entendre leurs voix, car un enfant ne doit pas être considéré systématiquement et d'office comme étant hors normes au niveau scolaire ou comme un malade à traiter aux amphétamines.
Alors à qui profite le crime ?
Ne cherchez pas loin : le crime profite surtout aux industriels sans scrupules et aux actionnaires de firmes pharmaceutiques avides de gains, de la même manière que pour la malbouffe. En plus du laxisme de certains praticiens et de l'inconscience des parents, il faut ajouter l'influence catastrophique des lobbies qui, comme des vautours, tournent autour de nos dirigeants politiques nationaux et européens en leur octroyant sans doute quelques largesses douteuses. Tout le monde se frotte les mains, sauf le budget de l'État et les véritables défenseurs des droits de la jeunesse, soucieux de leurs devoirs.
Afin que leurs cours ronronnent en paix, certains profs, incapables de capter l'attention des élèves soi-disant trop remuants, n'hésitent pas à conseiller aux parents de consulter un toubib pour faire prescrire la Rilatine-Ritaline. Aux USA, négligeant de nombreux effets secondaires, les psychiatres, les laboratoires pharmaceutiques et les enseignants n'ont cessé de promouvoir ce médicament de manière laxiste. Vous me direz : il s'agit des USA et de tous leurs excès. Pensez-vous honnêtement que l'Europe ou la Belgique en particulier soit à l'abri ?
Un reportage TV m'a poussé à écrire cet article pour vous prévenir. Ici, dans la région de Louvain-La-Neuve, des parents bien intentionnés se vantaient que, depuis qu'ils faisaient consommer de la Rilatine-Ritaline à leur enfant, les cotes de leur petit génie dépassaient les 90% au lieu des 70% d'avant. C'en était assez pour réveiller mes souvenirs d'école primaire et les problèmes d'arithmétiques liés aux fuites de robinets ou aux trains se croisant à un endroit donné. Que n'ai-je maudit les études en ce temps-là, car je préférais jouer plutôt que de me concentrer sur ces difficiles et désagréables questions. Aujourd'hui des parents inconscients m'auraient peut-être traité à la Rilatine-Ritaline. Et vlan, l'affaire serait réglée ! Sachant que ce médicament n'agit que durant 4 heures, j'aurais sans doute dû consommer 3 cachets par jour pendant toute ma formation et, à la fin, probablement dû suivre une cure de désintoxication (selon témoignages de victimes). Par bonheur, je vivais à une autre époque, dans un contexte différent et avec des parents normaux. Qu'est devenue cette pauvre âme égarée n'absorbant pas de remède dopant ? Tout simplement, un élève satisfaisant jusqu'en rhétorique, meilleur en études supérieures et le tout couronné par une belle carrière.
Autorité parentale, ancienne méthode aussi efficace que la Rilatine-Ritalin
Quand à l'âge de l'adolescence, j'ai un peu crâné, mon paternel m'a dit : s'il le faut, ce sera à coups de pied au cul que tu feras tes études ! Ce simple concept constituait le stimulant cérébral adéquat pour remettre en place mes idées d'ado, sans réellement passer par les médicaments ou subir de châtiments corporels. Aujourd'hui, c'est devenu inconcevable de proférer une menace barbare envers les galopins et préférable de choisir la solution douce et feutrée de la Rilatine-Ritalin avec la bénédiction des bien-pensants.
Sachez que, même quand elle se justifie, la Rilatine-Ritaline est potentiellement dangereuse pour les coeurs fragiles et peut provoquer de graves effets secondaires tels que : nervosité excessive, insomnie, anorexie, manque d'appétit, maux de tête ou de ventre, problèmes ou dérèglement du rythme cardiaque, perte de poids, mais aussi, surexcitation de l'enfant qui n'est pas hyperactif ou la dépendance à cette drogue, selon le fabricant. Vous avez bien lu "drogue", dans la langue de Shakespeare, on surnomme la Rilatine-Ritalin "the kiddie cocaïne", car cette substance est similaire à la cocaïne, mais légale. En parallèle, un taux énorme et anormal de suicides chez les jeunes bourrés de ces psychotropes a été constaté.
Étiqueter un enfant comme malade mental, c'est le marquer du sceau de l'infamie, ce n'est pas un diagnostic. Donner à un enfant une drogue psychiatrique, c'est de l'empoisonnement, pas un traitement. - Thomas Szasz, professeur émérite de psychiatrie, reconnu comme l'homme qui a contraint la psychiatrie à admettre l'existence et l'importance des conflits moraux et éthiques.
Le contenu de cette page est protégé par copyright, droits d'auteur. Copie, reproduction ou publication sont interdites sans autorisation écrite des auteurs, Koter Info ou Psy.